Cela devait être un « oui mais », ça sera finalement un « non » clair et net. De sources concordantes, l’Autorité de la concurrence met son veto à l’accord de distribution entre Canal+ et beIN Sports. Un revers pour Vincent Bolloré qui avait fait de ce deal un élément stratégique pour l’avenir du groupe de télévision payante.
L’information a été transmise hier soir aux deux diffuseurs et sera officielle à 14 heures. « C’est une mauvaise idée qui se transforme en bonne économie », commente-t-on dans l’entourage de Vivendi, tentant de voir du positif dans cette nouvelle. Le groupe devait verser 1,5 milliard d’euros à beIN Sports pour avoir l’autorisation de la distribuer de manière exclusive.
Contactée, l’Autorité de la concurrence refuse tout commentaire.
Les premiers échanges entre les deux groupes avaient débuté en octobre dernier. Ils ont duré quelques semaines avant une interruption en décembre, pour cause de « demandes délirantes des Qataris », racontait un salarié de Canal+. Mais également pour des questions de « soft power », chères au Qatar, propriétaire de BeIN Sports. Cela n’empêchera pas le dialogue de se renouer en début d’année et le projet d’accord d’être même officialisé par Vincent Bolloré quelques semaines plus tard.
Cette fin de non-recevoir va obliger les deux parties à trouver d’autres leviers de croissance. Pour beIN Sports, il s’agira avant tout d’endiguer les dettes qui s’accumulent d’année en année ; pour Canal+, de renouer le lien avec des abonnés qui désertent massivement la chaîne.